Archigraphie 2020 - Carte 13 : Proportion de femmes par région en 2019
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La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion de poser un regard sur la place des femmes architectes en Corse, et plus généralement au niveau national.
Archigraphie 2020 - Carte 13 : Proportion de femmes par région en 2019
L’observation démographique et économique de la profession d’architecte montre que la Corse se distingue sur de nombreux points : nombre d’architectes, proportion de jeunes, de libéraux, revenus moyens…
Elle se distingue aussi comme ayant la meilleure répartition hommes-femmes, avec 40% de femmes architectes.
« L’étude de la proportion de femmes architectes fait apparaître d’importantes disparités d’une région à l’autre. En 2019, la Corse se distingue à nouveau comme la région ayant la meilleure répartition hommes-femmes, avec 40% de femmes architectes, soit une hausse de 3 points par rapport à 2017. La Corse devance la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne, qui comptent toutes deux 35% de femmes parmi les architectes de la région. Viennent ensuite la Normandie (avec 33 % de femmes architectes), La Réunion-Mayotte (32 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (32 %). Les régions ayant les plus faibles proportions de femmes sont la Guyane (27 %), la Martinique (27 %) ainsi que la région Hauts-de-France (25 %) »[1].
Le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de Corse, renouvelé en février, ne se contente pas d’une parité obligatoire des 12 conseillers, il a conservé cette parité dans l’élection du Bureau du Conseil, composé de 3 femmes et 3 hommes, et a pour la première fois élu une femme Présidente.
Quelques données au niveau national…
La féminisation de la profession se poursuit au niveau national. En près de 20 ans, elle est passée de 16,6% à 30,7%, touchant notamment la tranche d’âge des moins de 35 ans, pour laquelle la part des femmes est passée de 32,8% en 2000 à 48,1% en 2019.
Pourtant, « si la situation s’est un peu améliorée, clairement, la marge de progrès reste importante qu’il s’agisse des revenus, des pénalités liées à la maternité (absence de revalorisation salariale, de prime, carrière bloquée) ou du montant des pensions de retraite »[2].
Concernant les revenus, « il existe un fort écart de revenus entre les hommes et les femmes travaillant en libéral dans le domaine de l’architecture, même si celui-ci a tendance à diminuer au cours du temps. Le revenu des femmes travaillant en libéral représentait 61% du revenu des hommes en 2018, contre seulement 50% du revenu des hommes en 2008. Le revenu moyen des femmes travaillant en libéral a progressé de 22% entre 2008 et 2018 alors que celui des hommes en libéral a progressé seulement de 1% sur cette période »[3].
Cet écart s’observe aussi pour les architectes salariées. « Les femmes travaillant comme salariées dans le domaine de l’architecture ont également des revenus inférieurs à leurs confrères. (…) le salaire brut moyen des femmes est égale à 83% du salaire brut horaire moyen des hommes en 2016, ce qui était déjà le cas en 2011 »[4].
Concernant les femmes dirigeantes, elles sont moins nombreuses à la tête des entreprises d’architecture. « Sur 1 031 architectes exerçant à titre individuel sous forme libérale, 33 % des femmes sont dirigeantes d’entreprise. Sur 1 034 architectes associés, 41 % déclarent qu’ils codirigent une entreprise avec au moins une femme »[5].
La parentalité a un impact important sur la carrière des femmes. « 5% des femmes architectes se sont désinscrites de l’ordre pour s’occuper de leurs enfants, cette part étant nulle chez les hommes »[6].
On notera par exemple que 40% des femmes ont réduit leur temps de travail pour s’occuper des enfants, contre 18% d’hommes. Ou encore, 18% des femmes architectes ont changé de métier pour mieux s’occuper de leurs enfants, contre 6% d’hommes.
Ainsi, ce sont 43% de femmes qui ont le sentiment d’avoir été pénalisées par la parentalité, contre 8% d’hommes.
La féminisation de la profession progresse, mais cette progression ne s’accompagne pas aussi certainement d’un tarissement des inégalités persistantes, notamment celles concernant les écarts de revenus. De ce point de vue, la marge de progrès reste en effet importante et doit continuer de mobiliser l’ensemble de la profession, et de la société en général.
La Présidente, Sylvia GHIPPONI
[1] « Archigraphie 2020 – Observatoire de la profession d’architecte », publié par le Conseil National de l’Ordre des Architectes, décembre 2020, p. 121.
[2] Ibid., p. 3.
[3] Ibid., p. 122.
[4] Ibid., p. 124.
[5] Ibid., p. 138.
[6] Ibid., p. 131.
ARCHITECTE ou société d’architecture
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