Réunion avec la SPEM : État des lieux de la rénovation des écoles marseillaises

Le directeur général de la SPEM, Vincent Bourjaillat, a rappelé que la SPEM, créée le 3 février 2022, est le fruit d’un partenariat entre l’État et la Ville de Marseille. Cet organisme, chargé de la rénovation de 188 écoles sur les 470 que compte la ville, a pour mission de moderniser les infrastructures scolaires et de remédier à un déficit d’entretien parfois séculaire. Le projet, évalué à 1,2 milliard d’euros sur une période de 10 ans, concerne 75 000 élèves et vise également notamment à réduire les déséquilibres géographiques qui pénalisent notamment particulièrement les écoles des quartiers nord et du centre-ville.

Le plan d’action se décline en 7 vagues, dont les trois deux premières sont déjà lancées. La vague 1, centrée sur 7 sites des quartiers nord, a permis la livraison des premières rénovations pour la rentrée 2024. La vague 2, couvrant 16 sites, verra sa phase de conception démarrer début 2025 après un processus de concertation impliquant la communauté éducative. La vague 3 est en cours de lancement. Vincent Bourjaillat a souligné l’importance de maintenir une diversité d’opérateurs au-delà des majors du BTP, notamment dans le cadre des procédures en Marché Global de Performance (MGP).

Le projet de la SPEM poursuit trois grands objectifs :

• Faire de l'école un espace public partagé.
• Irriguer tout le territoire marseillais avec des rénovations massives.
• Répondre aux défis climatiques dans un contexte méditerranéen.

Ces objectifs sont déclinés en cinq actions majeures :

• Moderniser et optimiser le patrimoine bâti des écoles.
• Adapter les infrastructures au changement climatique.
• Améliorer le cadre de vie des Marseillais.
• Redonner une égalité d’accès au service public.
• Contribuer à l’attractivité et au rayonnement du territoire.

La réunion a également été l’occasion d’aborder les défis techniques et pédagogiques des vagues de rénovation. Vincent Bourjaillat a évoqué l'importance des retours d’expérience (REX) pour améliorer progressivement la qualité des espaces pédagogiques. Concernant l’innovation pédagogique, la SPEM collabore étroitement avec l’Éducation Nationale, notamment sur la mutualisation des espaces dans les projets neufs. Les architectes présents se sont interrogés sur leur rôle dans ces processus innovants, soulignant que la créativité architecturale doit souvent s’exprimer « entre les lignes » du programme défini par la Ville.

Un autre sujet de discussion a été l’usage des algécos, ces bâtiments modulaires temporaires utilisés durant les travaux de rénovation. Marie Lafond, coordinatrice urbanisme et architecture durable à la SPEM, a admis que la question du provisoire préoccupe aussi bien les enseignants que la SPEM, notamment en termes de durée d’utilisation et de qualité des espaces. La SPEM réfléchit à des solutions alternatives, bien que les contraintes foncières limitent les options de délocalisation des élèves pendant les travaux.

La vague 3, encore en phase de définition, met l'accent sur la concertation avec la Ville de Marseille pour clarifier les besoins avant tout lancement de chantierconsultation. Les architectes présents ont insisté sur l'importance de recevoir des informations complètes et à temps pour garantir la qualité des projets. La SPEM a annoncé une réunion annuelle pour faire le point sur l’avancement des différentes vagues de rénovation, offrant ainsi un espace d'échange et d'ajustement des pratiques.