Les travaux concernaient la copropriété située au N°1 676, route de la Corniche (RN 98 de Toulon à Cannes), à Saint-Raphaël, lieu-dit « Arène Grosse ». Le ravalement concernait toutes les façades du bâtiment principal, la Villa Le Castellet, achevée en 1889 par l’architecte Sylvain Joseph Ravel (1854/1941) pour le Comte Edouard d’Harcourt, dont les initiales sont encore visibles sur les consoles du balcon Sud. Elle fut agrandie d’une pièce en rotonde à l’Est par l’architecte Henri Lacreusette fin 1892.
La villa Le Castellet est une villa-château de type aristocratique. Le corps central de la façade principale est encadré par deux pavillons en légère avancée dont le traitement stylistique est contrasté : le pavillon de gauche arbore une toiture mansardée dans le prolongement du corps central tandis que le pavillon de droite évoque la forme d’un beffroi avec ses baies en arc au second niveau et son toit orné de tuiles vernissées. Elle est recensée à l’inventaire du patrimoine balnéaire de la Région.
Cyprès de Lambert de 150 ans, pins maritimes et pins d’Alep composent admirablement le jardin. Au sud de la villa, le parc arboré s’étend jusqu’au rivage que domine une balustrade. Un espace semi-circulaire a été élevé sur les rochers en contrebas et équipé de banquettes offrant un lieu de réflexion idéal face au large.
La villa a beaucoup souffert pendant la seconde guerre mondiale et a été restaurée grâce aux dommages de guerre. Lors d’une restauration plus récente menée dans les années quatre-vingts au cours de laquelle elle a été divisée en appartements, ses murs avaient alors été peints uniformément et les chaînages d’angle imitant des traitements en briques et en pierres avaient été malheureusement masqués comme l'a montré une étude stratigraphique de recherche des teintes initiales.
La polychromie se compose d’une harmonie sobre de couleurs mettant en valeur les ouvrages en présence de façon calme et équilibrée, quasiment identiques, selon le souhait des copropriétaires, à celles déjà existantes. Elle permet également de remettre en valeur des éléments masqués et de se rapprocher de l’aspect d’origine.
Les tons réalisés sont les suivants : Blanc sable pour les parties courantes des façades, Blanc kaolin pour les modénatures et corniches, Terres d’arènes pour les parties évoquant les briques (chaînages d’angle Sud, pilastres Nord, cheminée), Gris-vert clair pour les persiennes, les grilles et les garde-corps.
Les principes de coloration permettent de donner une image rafraîchie à la copropriété, plus authentique, tout en respectant le secteur concerné, en harmonie avec les caractéristiques naturelles du site et du paysage environnant.
Dans le Var, les toitures en tuiles plates sont liées au développement urbain et industriel du XIXème siècle. Elles sont associées à de nombreuses typologies architecturales, des bâtiments industriels aux pavillons comme aux bâtisses de villégiature plus raffinées comme ici. Au travers de la conservation de ces toitures, témoins historiques d’un procédé constructif, il s’agit aujourd’hui de préserver la cohérence architecturale de cette construction et la qualité de ce patrimoine bâti. Pour la partie révision des toitures, il a été prévu la vérification des parties en tuiles plates mécaniques dites aussi « à côte » ou « tuiles marseillaises » (pour les parties en pente douce ou terrasson), le remaniage, le nettoyage et le démoussage des parties en tuiles plates de type « écaille » en terre cuite naturelle (sur les parties à fortes pentes ou brisis), ainsi que le remaniage de la toiture en tuiles plates de terre cuite émaillée du pavillon « en beffroi ».