L'habitat vernaculaire dans les Alpes du Sud

études
Vernaculaire
patrimoine
couverture de l'ouvrage
Fouillouse, commune de Saint-Paul-sur-Ubaye : bâtiment en longueur implanté parallèlement à une forte pente, environs 1900. Source : Fond Gassier n°210.
Fouillouse, commune de Saint-Paul-sur-Ubaye : village « rue »
1ère de couv’ Fouillouse, commune de Saint-Paul-sur-Ubaye : village « rue » La Barge, commune de Saint-Paul-sur-Ubaye : village « tas »
EMERY F.-X., Les Orres : couverture en tôle prolongée sur les appentis, 2018.
EMERY F.-X., Le Villard, commune de Le Lauzet-Ubaye, 2018.
EMERY F.-X., Le Villard, commune de Le Lauzet-Ubaye : fer à cheval reconverti en gond, 2018.
Urbanisme, conseil aux collectivités territoriales, aménagement de lotissement

étude dans le cadre du projet européen transfrontalier ALCOTRA HABIT.A.

publiée dans l’ouvrage « Habiter les Alpes du Sud, demain face au changement climatique » avec le soutien de l’Ordre Régional des Architectes PACA, le Pays Sud (Ubaye, Serre-Ponçon), Envirobat-BDM et la Regione Piemonte.

 

S’il fallait définir un habitat type des hameaux d’altitude du Pays Sud, celui-ci serait implanté à l’adret, bâti en longueur, parallèle aux courbes de niveaux, encastré dans la pente avec sa façade principale en mur gouttereau et face à l’aval. La hauteur de la construction serait de 3 niveaux avec un soubassement semi-enterré, un étage et de vastes combles profitant du volume dégagé par l’importante pente du toit.

Cette description correspond peu ou prou à la majorité des bâtiments observés. Pour autant, des maisons sont construites à l’ubac, d’autres en terrains plats (fonds de vallée ou replats glaciaires), certaines quittent l’alignement des courbes de niveaux pour mieux suivre celle du soleil. Le volume n’est pas toujours allongé, par contrainte foncière (notamment en habitat groupé) mais également pour des constructions plus importantes ou résultant d’agrandissements successifs. Nombreuses sont celles qui s’implantent perpendiculairement à la pente. Les constructions les plus modestes n’ont que 2 niveaux en comptant les combles alors que des maisons du village, comme aux Orres, affichent 4 niveaux en façade.

Ces nombreuses exceptions en apparence ne sont-elles pas les variantes du même type d’habitat ?

Quels caractères communs peut-on déduire de ces constructions pré-industrielles, qui résultent d’un long apprentissage, générations après générations, du milieu extrême qu’est la montagne avec son relief et son climat ?

Aujourd’hui, à l’aulne des bouleversements climatiques annoncés, quelles leçons peut-on tirer de cette architecture sans architecte, de ce savoir-faire économe qui, par manque de moyens (les matériaux disponibles sont rares) et de temps (l’été est court et chargé de nombreuses tâches), privilégie l’usage au paraître ?

Maître d’ouvrage
ALCOTRA HABIT.A.
Architecte associé
Samuel Chwalibog (architecte- urbaniste), Pierre Coste (sociologue) et François-Xavier Emery (photographe)
2020
04 - Alpes-de-Haute-Provence