AU COEUR DU PATRIMOINE DE PIERRE.
Au 169 de la rue David Johnston, à l’alignement parfait des maisons bourgeoises bordelaises, une petite échoppe a pris du recul et présente sa façade en retrait de la rue, dans un alignement spécifique, pour mieux faire face à son jardin arrière. Sur le devant, un long mur referme une petite cour extérieure, qui abrite le garage de la maison et fait le lien entre l’espace public de la ville et l’intérieur de la maison.Aujourd’hui, ce mur d’enceinte, présentant une silhouette aléatoire, découpée par une porte de garage en pvc blanc et un portail en acier rouillé, affiche une disparité de matériaux qui le démarque de l’alignement classique des façades et de l’ordonnancement horizontale des différentes modénatures de la rue.
QUID D’UN ESPACE RÉSIDUEL URBAIN?
Les clients souhaitent utiliser cet espace devant leur maison et compléter le jardin arrière par un jardin tropical sur l’avant accompagné d’un bassin de nage. L’espace est alors imaginé comme une serre permettant le développement d’un espace végétalisé protégé des grands froids et des intempéries, associé à une terrasse et un garage pour voiture et vélos.
UNE RESPIRATION.
Le volume, fait de ligne brisé et de chapeaux triangulaires découpe une façade nerveuse qui donne à lire la structure du nouveau volume. Une plaque d’acier à profil sinusoïdale prolonge de ses ondes les lignes parallèles des façades classiques tout en exprimant la géométrie de la charpente. L’entrée dans la cour et la porte du garage sont dissimulées derrière la plaque d’acier et ne se distingue que par un joint creux périphérique quasi-invisible. Cette plaque d’acier s’inspire des couleurs environnantes dominées par la nuance de la pierre bordelaise et se couvre d’une nuance couleur pierre irisée, chaude et subtile, qui vibre en fonction de la lumière de la journée. Perforé légèrement, cette nouvelle façade habille la structure en bois du nouvel espace tout en laissant passer la lumière et les silhouettes de la ville à l’intérieur du jardin, à la manière d’un moucharabieh.
LANTERNE MAGIQUE.
Pour la toiture, la structure en lamellé-collé fait le lien entre la nouvelle façade de la rue et la façade en pierre de l’échoppe. Ce grand-écart est assuré par une triangulation de la charpente qui s’habille d’une toile tendue translucide blanc laiteux. Les formes géométriques aigues permettent l’évacuation de l’eau et la bonne ventilation de la serre.
Un jardin, un bassin et un garage.
A l’intérieur de la serre, une terrasse minérale longe un bassin de nage coulé dans la masse et permet l’accès à la maison. Sa façade est nettoyée, mise en valeur, et l’ensemble des menuiseries est remplacé pour gagner en luminosité par des montants aluminium simplifiés. Le garage est conçu comme un rocher faisant partie intégrante de ce micro-paysage. Imaginé en bois, habillé de panneaux de contreplaqué, il reprend le dessin géométrique de la toiture.
BIO DYNAMIQUE.
Le nouveau jardin tropical du 169 rue David Johnston est résolument contemporain, de par sa conception et sa forme. En réutilisant un espace-interstice, il prolonge le travail en acuponcture de la métropole pour réinvestir les micro-espaces abandonnés et mettre en valeur le patrimoine bordelais. En créant un micro-jardin au sein d’un espace minéral, le studio elua® réinvente les bords de rue, poursuit un travail aujourd’hui nécessaire de végétalisation des centre-villes et contribue à la mise en valeur de l’existant.