Pour abriter la réparation et la construction de bateaux, le studio a imaginé le nouveau pôle nautique des bassins à flot comme une interface urbaine qui dialogue avec les grandes échelles du territoire maritime et joue avec les multiples perceptions que l’on peut en avoir.
OUVERTURE.
Au nord, le long du Boulevard Alfred Daney, aux abords de vagues parkings, d’un réseau automobile dense, de panneaux publicitaires sauvages, d’un fast-food, d’une ancienne ligne de chemin de fer et de l’auto-pont rouge, le site est confronté au territoire d’entrée de ville, espace fou et flou, indéfini et pourtant tellement répandu aux abords de nos villes. Au sud, il est en fond de Bassins. Il prend du recul et offre un point de vue unique sur le paysage maritime. Placé à juste distance, l’emplacement permet d’embrasser d’un seul regard les lignes existantes et nouvelles de cette skyline en devenir. Une prise de distance qui permet le panorama idéal sur les Bassins à flot.
STRUCTURE ULTRA RATIONNELLE.
Moby Dick présente un volume tout en longueur pour rassembler les activités nautiques historiques de Bordeaux, c’est-à-dire les personnes qui soignent, réparent et construisent les bateaux. Pour mettre en valeur leur travail, le studio a décidé de dessiner les plus beaux ateliers possibles pour évoquer le vent, le nautisme et l’histoire des Bassins. La structure de Moby Dick repose sur des charpentes en bois local lamellé collé qui se succèdent sur une série de poteaux répartis en fonction des surfaces nécessaires pour chaque activité. Les larges ouvertures et des hauteurs sous structures importantes permettent au ventre de Moby Dick d’avaler quantité de bateaux de toutes formes et de toutes tailles.
INTERFACE.
Au nord, Moby Dick sera l’ouverture maritime qui mène aux Bassins à flot. Aux flots ultra-urbains et minéraux de l’entrée de ville, Moby Dick opposera une architecture minimaliste comme une nouvelle interface urbaine pour introduire le territoire des Bassins. Une façade lisse, simple comme une page blanche qui réinterprète le graphisme de l’alphabet nautique pour signaler la diversité des différentes activités qui prennent place dans le programme.
ARTEFACT VISUEL.
Au sud, nous sommes derrière l’interface et face aux Bassins. Le point de vue panoramique de l’emplacement concentre le territoire dans le regard comme l’écran en cinémascope d’un film. Moby Dick sera alors imaginé comme la concentration de l’esprit des Bassins dans son architecture. En s’inspirant du camouflage militaire Razzle Dazzle utilisé par les alliés pendant les deux guerres mondiales, la façade métallique découpe et compresse son volume en brouillant les limites physiques de ses formes. Moby Dick devient une compression optique, visible de loin, architecture graphique pour signaler son activité mais aussi artefact visuel pour mieux disparaître dans son environnement. L’utilisation d’un tel motif est aussi une réponse nécessaire à la présence historique et oppressante de la Base sous-marine.
En imaginant le projet, le studio elua® ne souhaite pas rajouter un hangar anonyme et interchangeable à l’entrée de ville de Bordeaux, au fond des Bassins à flot. L’idée doit être plus enthousiasmante.
INTRODUCTION AUX BASSINS.
De part sa situation, Moby Dick s’inscrit dans le grand projet urbain en articulant l’entrée de ville à ce territoire maritime en mouvement. Au nord, une nouvelle interface exprime et communique son fonctionnement et son positionnement comme une introduction aux Bassins, et au sud, un prisme, comme la compression contemporaine et subjective du territoire des Bassins à flot, à l’image de l’œil qui vient embrasser en un même regard le panorama depuis ce site.
Le studio elua® prolonge la skyline des Bassins en ajoutant Moby Dick, architecture ultra-contextuelle, et met la main de l’homme au centre de son programme, pour valoriser l’activité historique du site et imaginer le pôle nautique comme une promesse d’avenir.
Les ateliers des Bassins Zone Technique du bassin n°2
33300 Bordeaux
France