
Il s'agit d'un pavillon construit dans les années 1980, à l’image des codes d’aménagement de l’époque : un rez-de-chaussée semi-enterré abritant le garage et la chaufferie, un étage surélevé par rapport au jardin où se trouvent les pièces de vie, et des combles aménagés en chambres. Au début des années 2000, une extension côté jardin a été construite pour accueillir un grand salon, mais elle a rapidement montré des signes de détérioration. Après une décennie de procédures, les propriétaires ont finalement été indemnisés pour les dommages subis. Ils ont alors décidé de tourner la page sur ces années difficiles en envisageant de construire une nouvelle maison. L'architecte leur a cependant proposé une autre approche : conserver au maximum les éléments existants et démolir uniquement les parties endommagées.
Le pavillon a ainsi été entièrement transformé. Tout d'abord, l'enveloppe du bâtiment a été épaissie pour intégrer une isolation par l’extérieur. Le toit a été complètement refait, permettant de créer un étage supplémentaire, spacieux et lumineux, tandis que l'extension défectueuse a été démolie puis remplacée par une nouvelle structure en ossature bois.
Les circulations intérieures ont été repensées pour relier harmonieusement les différents niveaux, transformant cette maison à étage en une habitation fluide, répartie sur trois niveaux. Après un an de travaux, seule la structure d’origine subsistait.
La rénovation a également ouvert la maison vers l’extérieur, en favorisant des vues traversantes et des orientations doubles. L’accès principal se fait désormais par l’ancien garage, dont le sol a été abaissé pour offrir une hauteur sous plafond plus généreuse. Un escalier en béton mène directement à l’espace de vie. Les chambres, situées sous les toits, bénéficient de grandes fenêtres toute hauteur, ce qui brise l'impression de vivre dans des combles et offre une vue dégagée sur la végétation environnante.
L’espace de vie principal s’articule autour des différentes perspectives : l'une donnant sur la vallée, l'autre sur le jardin, créant ainsi un cadre lumineux et spacieux. Ce grand espace, traversant la maison du nord au sud, joue sur les volumes et définit naturellement les différents usages. Cet espace se distord pour accueillir un salon, une bibliothèque, un coin piano, une salle à manger, et se termine par une cuisine façon bow-window, entièrement ouverte sur le jardin. Les différences de niveaux dans cet espace créent une hiérarchie naturelle entre les pièces.
Toutes les fonctions ne nécessitant pas une enveloppe thermique ont été déplacées à l'extérieur de la maison, permettant d’optimiser le volume isolé. Le garage a ainsi été repositionné côté rue.
Le projet a mis l'accent sur l'efficacité énergétique. La double peau extérieure garantit une isolation parfaite, sans ponts thermiques. La toiture et le plancher bas ont également été isolés pour assurer une continuité thermique. Dans cette optique de compacité et de performance énergétique, une ventilation double flux a été installée, limitant les pertes de chaleur et optimisant l’efficacité du poêle à bois central. Des panneaux solaires, installés sur le toit du garage, rendent la consommation électrique de la maison neutre. La façade sud est équipée de stores orientables, protégeant la maison du soleil en été tout en maximisant l'apport solaire en hiver. Les vitrages de l'extension sont en triple vitrage avec isolation renforcée. Une fenêtre de toit, située au-dessus de la cage d’escalier, assure la ventilation naturelle de la maison durant les mois d’été, facilitant l'évacuation de l’air chaud.
En conservant la structure existante plutôt que de la détruire, en externalisant les usages non essentiels à l'intérieur de la maison principale, et en ajoutant une isolation complète par l’extérieur, associée à un système de chauffage durable, ce projet a permis d'offrir à cette famille un nouveau lieu de vie avec une empreinte carbone réduite.