SALLE D'AUDIENCE DES GRANDS PROCES

La salle d’audience des attentats du 13 novembre,
une salle dédiée à un procès historique.

MM Architectes et Designers
le 19 juin 2021

Le Ministère de la Justice tiendra le procès des attentats du 13 novembre 2015 dès l’automne 2020. Celui-ci particulièrement sensible et hors normes sous plusieurs aspects, attendait un lieu spécifique tant par sa symbolique, que par son échelle, par ses spécificités. Aussi le chantier lancé il y a un an de cette structure complexe longue de 45 mètres et large de 15m avait pour objectif la réalisation d’une très grande salle d’audience éphémère hébergée sous les voûtes de l’emblématique Salle des Pas Perdus du Palais de Justice de Paris sur l’île de la Cité.
Accueillir magistrats, victimes, témoins, prévenus, 1765 parties civiles, représentées par plus de 300 avocats et 20 accusés ne pouvait se faire dans un lieu « banalisé » ou de type événementiel. L’exceptionnelle capacité de la salle est de 500 places assises, avec des retransmissions dans les salles d’audiences adjacentes.

L’équipe de conception, constituée par bureau d’études techniques MTC Ingénierie, l’Agence Béatrice Mouton Architectes, MM Architectes et designers a répondu aux enjeux structurels, d’organisation des flux et espaces, d’une juste réponse architecturale à l’image de la justice et cela dans ce lieu si emblématique, classé Monument Historique, destiné à retrouver son aspect originel après dépose de l’ensemble. A ces enjeux se sont additionnées les exigences de sécurité, de recyclabilité, de codification propre à l’exercice de la justice, de performances acoustiques et de retransmission d’image et de son archivables pour servir la mémoire collective.

A la fois en rupture de l’existant et des normes néoclassiques par sa démarche architecturale contemporaine, à la fois fusionnels de celui-ci en interagissant avec la pierre naturelle des piliers, les marbres et statuaires par le biais des matérialités naturelles et ambrées, les façades et espaces ont été déclinés de manière à offrir une symbiose avec l’existant, une clarté des usages, une image sereine et apaisante.

Les panneaux démontables qui habillent l’ensemble du volume ont été traités soit en polycarbonate alvéolaire, soit en essence de bouleau, soit en toile tendue acoustique, soit en film miroir réfléchissant les volumes historiques. Une arche en perspective de la Table de Justice et des percées choisies dans les parois et plafond rétablissent le dialogue avec l’extérieur et laissent filtrer en douceur la lumière naturelle.

La sobriété des lignes, le minimalisme du mobilier, la simplicité des matériaux et de leur mise en œuvre sont au service d’une architecture dépourvue de toute ostentation qui s’efface pour laisser place à l’essentiel ; l’expression d’une justice accessible, la réparation des traumatismes.