
Le nouveau Musée de la Préhistoire de Carnac prend place à l'entrée de la ville, et constitue une interface évidente entre les différents sites mégalithiques et le centre-bourg.
Notre projet s'est nourri des visites de ces hauts lieu du mégalithisme et des notions que nous en avons extraites, telles que le sol, la verticalité, la limite et la matérialité. Le projet est le reflet d'une dualité complémentaire, au service de l'interprétation d'un langage passé.
Premier bâtiment institutionnel visible après les alignements de Toulchignan et le Tumulus, le musée s’affirme comme un signal urbain et prend de la hauteur. Une grande émergence se distingue de par sa volumétrie singulière et sa modénature évocatrice. Elle fait signe et sens par rapport au territoire dans lequel elle s’inscrit et à la collection qu’elle abrite.
Le contexte urbain immédiat implique de s’en abstraire, notamment au niveau du parcours d’exposition. Pour autant, le musée ne tourne pas le dos à la ville. Une galerie basse, très ouverte et active, présente un caractère vivant et accueillant. Elle regroupe l’ensemble des espaces dédiés à la convivialité, à la pédagogie et au travail. S’enroulant autour de l’émergence, elle délimite le jardin pédagogique en intériorité et place spatialement et symboliquement la collection et la médiation au cœur du musée.
A l’intérieur comme à l’extérieur, les matières s’affirment en laissant leur qualité intrinsèque s’exposer à la vue de tous. Les finitions sont tantôt brutes et expressives, comme pour les grandes pierres levées de l’émergence, tantôt lisses et travaillées, à l’instar des assemblages en chêne massif des mobiliers scénographiques.
L’exposition permanente, qui se déploie sur trois niveaux, est traversée par le fac-similé de la grande stèle gravée de Locqmariaquer. Le visiteur peut déambuler autour par étapes successives et confronter l’échelle de son corps à celle, majestueuse, de ce mégalithe. L'ensemble des dispositifs scénographiques se structure telles des îles. Ce faisant, la déambulation au sein des espaces d'exposition se fait librement et des liens multiples s'établissent sous forme graphique et numérique.
Dans la dernière partie du parcours, une grande ouverture offre un cadrage inédit sur le Tumulus Saint-Michel. Le visiteur se reconnecte au paysage actuel et à son histoire exceptionnelle. Une invitation à poursuivre le voyage…