L'ALCOVE DE MONCEAU

Aux abords du Parc Monceau, il nous faut franchir l’avenue, entrouvrir l’une de ces imposantes portes de bois et de laiton poli par les paumes, de celles qui abritent les écrins discrets de la capitale. Passé le porche, un patio généreusement arboré, surplombé de six étages haussmanniens, nous guide jusque l’arrière-cour, là où - en cœur d’îlot - se tiennent deux constructions plus basses, plus modestes, qui furent un temps, des écuries puis des garages. Chaque box est devenu logement, façades de briques coiffées de toitures zinc. Au total, ce sont sept petites unités de vies en vis-à-vis, filtrées par des terrasses végétalisées intimistes entre lesquelles nous circulons pour atteindre l’appartement. L’unité mono-orientée est exposée nord-ouest : un rez-de-chaussée de 27m2, un étage en comble mansardé de 15m2. Au niveau bas, en guise d’entrée séjour un espace flottant de 18m2, une cuisine ouverte de 7m2 et sa réserve attenante de 2m2 sous la volée de l’escalier, rognée par un placard sur le séjour. Au niveau haut, une salle d’eau exiguë de 3m2, un sanitaire indépendant, une chambre agéométrique au décor défraîchi de 10m2.
L’ emplacement des fonctions principales est déjà établi. Il nous faudra composer autour, la répartition sur deux niveaux de la surface disponible limitant la possibilité de réorganiser entièrement le lieu. Hormis la réserve et un placard sur le palier de l’étage, aucun rangement n’existe. Au rez-de-chaussée, un mur de briques aux rouges sombres cohabite avec un dallage en travertin et un plafond à voûtains enduit, dissimulant une structure de briques et poutres métalliques hautement perchée à 3,20m au-dessus de l’entrée. Le sol minéral se poursuit à l’étage pavant l’escalier de cette même matérialité, d’un ivoire rosâtre teintant l’ensemble des volumes, pigmentation avec laquelle le projet devra dialoguer.
En complément des fonctionnalités existantes, l’intervention devra en intégrer de nouvelles dans un volume déjà restreint par sa configuration en duplex : une chambre supplémentaire, une seconde salle d’eau buanderie et des rangements pour chaque espace. Le projet répondra à deux scénarios : héberger 3 individus simultanément ou 1 couple et 2 convives occasionnels. La polymorphie de l’espace devra être fluide, flexible, simple et harmonieuse. La multiplication des usages ne devra pas réduire les volumes dans leur perception bien qu’ils le seront physiquement.