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Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, la Loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite « Loi Elan », du 24 novembre 2018, est venue fixer plusieurs objectifs en faveur de la sobriété énergétique. Parmi ces objectifs, une obligation de diminution progressive de la consommation énergétique des bâtiments du secteur tertiaire insérée au Code de la construction et de l’habitation.
Les bâtiments résidentiels et tertiaires sont responsables de 45 % des consommations d’énergie finale en France, et de 20 % des émissions de gaz à effet de serre.
Le décret d’application n° 2019-771 du 23 juillet 2019 relatif aux obligations d'actions de réduction de la consommation d'énergie finale dans les bâtiments à usage tertiaire, également appelé « décret tertiaire » ou « dispositif Eco-énergie tertiaire », est venu fixer les modalités d’application progressive de cette obligation de réduction de la consommation d’énergie.
En application de l’article R174-22 du Code de la construction et de l’habitation (CCH), l’obligation de réduction de la consommation d’énergie finale concerne les activités tertiaires marchandes (commerce, services, transport, information-communication…) et non-marchandes (bureau, bâtiments publics, action sociale, santé).
Les acteurs du tertiaire soumis à cette obligation sont les propriétaires et les locataires des bâtiments existants suivants :
Ce même article exclu de ce dispositif :
Pour mettre en œuvre ce dispositif, les acteurs du tertiaire peuvent opter pour l’une des 2 méthodes prévues à l’article L174-1 CCH :
Plusieurs arrêtés relatifs aux valeurs absolues à atteindre à l’horizon 2030 ont été publiés :
L’arrêté du 10 avril 2020 offre la possibilité de moduler les objectifs mis en œuvre en fonction :
A noter que lorsque cette modulation résulte de contraintes techniques, elle doit être justifiée par une note technique spécifique élaborée par un architecte, un bureau d’études qualifié ou tout autre référent technique.
Lorsque cette modulation résulte de contraintes architecturales ou patrimoniales, sa justification doit faire l’objet d’un avis circonstancié :
La modulation des objectifs nécessite que soit constitué un dossier technique comprenant :
Les études énergétiques doivent être réalisées par un ou des prestataires externes ou un personnel interne, un bureau d’études ou un ingénieur-conseil, ou encore un architecte.
Quand bien même les objectifs à atteindre ont été fixés à 2030, les assujettis au dispositif Eco-énergie tertiaire ont l’obligation de déclarer annuellement leurs consommations énergétiques réelles via la plateforme en ligne OPERAT gérée par l’ADEME (Agence de la Transition énergétique).
Le but de cette déclaration est d’avoir un historique de la consommation des assujettis et de commencer à prendre les mesures nécessaires.
Initialement fixée au 30 septembre 2022, la date butoir pour effectuer la déclaration des consommations énergétiques sur la plateforme a été repoussée par les autorités publiques au 31 décembre 2022 en raison de la crise sanitaire. Les assujettis devront alors déclarer leurs consommations pour les années 2020 et 2021.
Le non-respect de l’obligation de déclaration sur la plateforme sans justification est passible d’une sanction de type « Name & Shame »[1], ainsi que d’une amende administrative.
Le décret tertiaire prévoit 4 leviers d’action pour mettre en œuvre le dispositif Eco-énergie tertiaire, listés notamment à l’article R174-23 du Code de la construction et de l’habitation. On retrouve :
>> Liens utiles :
[1] Sanction consistant à afficher publiquement une entreprise ayant failli à ses obligations.
ARCHITECTE ou société d’architecture
Visiteur
Commentaires
Bonjour,
Bonjour,
Nous lisons souvent cela : "Les bâtiments résidentiels et tertiaires sont responsables de 45 % des consommations d’énergie finale en France, et de 20 % des émissions de gaz à effet de serre."
Mais comme on m'a appris à ne pas faire de généralités, je trouve que celle-ci est un peu trop "générale" et perd par là une partie du crédit qu'on pourrait lui accorder.
En effet, regrouper le tertiaire et le résidentiel sous un même chiffre de responsabilité pourrait-être interprété comme à la fois habile et inhumain.
Habile car la généralité evite de pointer du doit LE "mauvais élève".
Inhumaine car le constat sous entend que c'est l'homme par sa simple existence qui est de trop.
Alors quelle est la vraie proportion de responsabilité entre le tertiaire et le résidentiel ?
En 2019, c'était pire si l'on en croit le site du ministère : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energie-2021/7-consommation-finale-denergie-par-secteur
(je n'ai pas retrouvé vos sources)
31% pour le résidentiel, 29% pour le tertiaire soient 60% des conso d'énergie finale pour les activités de base : travailler et habiter.
Alors que fait-on ? Comment peut-on faire vivre une population dans un état de culpabilité ou de peur permanente si l'on veut conserver une éthique humaniste, des citoyens équilibrés intellectuellement, dans une société stable ?
Notre époque ne manque pas de comptabilités mais d'outils philosophiques, cruellement.
Cordialement,
JG