Le Conseil national de l’Ordre en déplacement à la Réunion et à Mayotte

Pendant cinq jours, du 10 au 14 décembre, Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre, et Christophe Millet, trésorier, se sont rendus à Mayotte afin de rencontrer de nombreux acteurs locaux et de mieux comprendre les difficultés de l’île, puis à La Réunion pour valoriser notamment les solutions architecturales permettant l’adaptation au changement climatique. Retour sur les différentes étapes de ce déplacement.

A Mayotte, les enjeux de l’habitat indigne et de la structuration des filières locales

Dimanche 10 décembre, Christine Leconte et Christophe Millet ont rencontré les architectes des agences lauréates du programme TOTEM (GRZ architecture, Tectōne architectes urbanistes et AIR Architectures). Le programme TOTEM a été initié par le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) et soutenu par le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer et le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Il vise à proposer des logements abordables aux plus démunis, notamment à Mayotte, où la résorption de l'habitat précaire est une priorité. Les architectes ont évoqué les solutions novatrices pour la conception de logements accessibles.

Lundi 11 décembre, les délégations du CNOA et du COARM ont rencontré le préfet de Mayotte pour aborder la nouvelle Opération d'Intérêt National (OIN) à Mayotte voulue par la Première ministre pour accélérer la production de logements sur l’île, et évoquer les enjeux qui y sont associés pour favoriser une vraie stratégie urbaine et sociale.

Les élus ordinaux ont ensuite échangé avec les services de la Communauté d'Agglomération Dembéni - Mamoudzou sur les solutions d’amélioration de l’habitat dans le village de Kaweni. Le nouveau plan urbain prévoit d’ambitieux projets d’aménagement dans un environnement de mal-logement extrême : zone scolaire, campus, logements, bassins de rétention d'eau... Face aux défis liés au relief, aux risques naturels, et à la crise de l'eau, les architectes soulignent la nécessité d'innover.

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Christine Leconte, présidente du Conseil national de l'Ordre, et Christophe Millet, trésorier, visitent l’écoquartier Cœur de ville de La Possession à la Réunion, en compagnie de Cédric Delahaye, architecte de l’agence LAB Réunion, et Vanessa Miranville, maire de la ville de la Possession.

(© CNOA)

Christine Leconte, présidente du Conseil national de l'Ordre, et Christophe Millet, trésorier, visitent l’écoquartier Cœur de ville de La Possession à la Réunion, en compagnie de Cédric Delahaye, architecte de l’agence LAB Réunion, et Vanessa Miranville, maire de la ville de la Possession.

Enfin, les délégations ordinales ont visité le chantier du Lycée Métiers du Bâtiment de Longoni conçu par l'agence Encore Heureux architectes. Celui-ci pourra prochainement accueillir près de 2 000 élèves, sur une surface de 22 600 m². Composé de plusieurs bâtiments, privilégiant des modes de construction écologiques, il permettra également de participer à la relance de la filière locale de briques de terre crue comprimées (BTC).

A la Réunion, les enjeux de l’adaptation de la construction au changement climatique

Mardi 12 décembre, Christine Leconte et Christophe Millet ont rencontré Jean-Pierre Chabriat, élu régional délégué à l'enseignement supérieur, à la recherche et à la transition énergique. Cet échange constructif a permis de faire émerger de nombreux points de convergence, dont la nécessité d’établir une filière favorisant l’usage de matériaux et l’emploi local.

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De gauche à droite Mariam Locale, vice-présidente du COA Réunion-Mayotte, Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre, Jean-Pierre Chabriat, élu régional délégué à l'enseignement supérieur, à la recherche et à la transition énergique, Maxence Lefebvre, président du COA Réunion-Mayotte et Sylvain Guy, conseiller du COA Réunion-Mayotte.

(© CNOA)

De gauche à droite Mariam Locale, vice-présidente du COA Réunion-Mayotte, Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre, Jean-Pierre Chabriat, élu régional délégué à l'enseignement supérieur, à la recherche et à la transition énergique, Maxence Lefebvre, président du COA Réunion-Mayotte et Sylvain Guy, conseiller du COA Réunion-Mayotte.

Les élus de l’Ordre ont ensuite emprunté le téléphérique urbain de l'île de la Réunion reliant le Chaudron à Bois de Nèfles. Ce premier téléphérique urbain de l’Océan indien, conçu par le groupement FILAO, regroupant l’agence d’architecture Richez_Associés, POMA et Egis, a été imaginé en s'appuyant à la fois sur la topographie de l'île (avec des dénivelés importants entre l'intérieur et le littoral) et l'environnement tropical (avec un rafraîchissement naturel des stations). L'enveloppe des bâtiments répond au climat local (ensoleillement, vents forts, pluies) et les parvis des stations sont implantés selon la force des vents, avec une végétation maximisée par la création d'espaces verts aux abords de la ligne. Il s’agit d’un bel ouvrage autant que d’un transport public que les habitants se sont déjà appropriés en quelques mois. Il donnera peut-être lieu à des répliques dans cette île, toute en côtes et en hauteurs.

Mercredi 13 décembre, la délégation ordinale a visité l’écoquartier Cœur de ville de La Possession avec Cédric Delahaye, de l’agence LAB Réunion, Vanessa Miranville, maire de la ville de la Possession et Anne Sery, directrice générale de la SEMADER. Cet écoquartier plusieurs fois primé (Green Solutions Awards 2018, label écoquartier) est reconnu pour ses îlots de verdure et de fraîcheur, son école bioclimatique, multiusage et ses logements, dont l’architecture tropicale est au service du confort des habitants et des usagers.

Les élus de l’Ordre ont ensuite longuement échangé avec Pierre Rosier, directeur de l’antenne de l’école d’architecture de la Réunion.

Jeudi 14 décembre s’est tenu un rendez-vous avec Jérôme Filipini, préfet de la Réunion, afin d’échanger sur les solutions en architecture portées dans le plaidoyer de l’Ordre, et évoquer les préoccupations réunionnaises comme la difficulté de constituer une filière de construction. Le territoire regorge pourtant d’architectes locaux qui possèdent un savoir-faire exceptionnel en matière de confort bioclimatique et de ventilation des logements, à développer et à exploiter. La participation de l’Ordre des architectes à la COP régionale a également été évoquée.